Issue d'une famille de quatorze enfants, six sont nés avant moi, sept après, je suis la dernière à être née en Algérie, la seule née à la maison dans ce village balnéaire d'Aïn El Turck.

D'origine marocaine par mon père, algérienne par ma mère, l'Algérie c'est en 1969 que nous l'avons quittée pour rejoindre mon père qui travaillait en France depuis quelques années.

C'est à Saint-Martin-d'Hères dans la banlieue grenobloise que j'ai grandi. En 1980, coup sur coup je perdais une soeur, 23 ans, et un frère, 21 ans. Ma vie toute entière sera marquée par ce double drame.

Plongée dans une tristesse incommensurable, un chagrin indescriptible, j'ai découvert l'écriture comme un exutoire à mon immense peine. Avec le temps, cet exutoire jouant son rôle, ma peine s'est fondue parmi les multiples sentiments de la vie. Mes écrits ont petit à petit changé de couleurs pour devenir plus gais.

Clown, je l'ai toujours été, et malgré la tristesse qui encombrait mon coeur, je faisais rire les autres; ma famille, mes amis, les collègues de travail et un beau jour... le public. Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours rêvé d'être une artiste, en particulier chanteuse, mais voilà avec un CAP de couture en poche, je suis devenue femme de ménage, et ce durant plus de 25 ans.

Lauréate d'un concours national d'écriture en 1990, c'est à ce moment-là que je me suis rendu compte de l'importance de l'écriture. Moi qui, à l'origine, écrivais sans arrière-pensée, seule dans mon coin, à l'encre de mon chagrin, je me suis alors prise à rêver d'être reconnue pour mes écrits.

"La complainte de La Ménagère" est au départ un poème écrit en 1993, il raconte l'histoire d'une ménagère qui secrètement dans sa cuisine rêve de devenir une grande artiste. Prémonitoire peut-être...

L'année suivante en devenant clown au sein d'une association, je côtoyai brièvement pour la première fois ce monde d'artiste.

Retournée "au ménage" comme agent d'entretien, aux écoles de la ville Grenoble, c'est dans la cantine scolaire où j'étais responsable entre 2002 et 2004 qu'est né ce personnage de "Madame Messalha".

Septembre 2006, Lors d'un voyage organisé par la commune de Pont de Claix, j'ai été remarquée pour mon dynamisme, mon humour et ma bonne humeur, tant et si bien que le mois suivant, le magazine municipal me consacra dans la rubrique "les gens d'ici" un portrait de deux pages. Mon tout premier article...

Suite à cet article, une association qui organisait une semaine consacrée à la femme, me proposa un temps festif pour clôturer leur événement. C'était ma première scène avec ce qui allait devenir "La complainte de La Ménagère". Le succès fut immédiat.

C'était le début de l'aventure et la réalisation des rêves que je croyais inaccessibles. La suite est un enchaînement de rencontres magiques qui fait que "A petit pas de danse, La Ménagère avance".

 

Autrefois je cirais le plancher, aujourd'hui je brûle les planches.

Malika Bazega, diplômée de l'ENA ( Ecole de Nettoyage Appliqué ) d'où j'en sors Bonne...

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